Toxicologie des animaux de compagnie
La jonquille
Présentation

La jonquille (Narcissus jonquilla L.) est une plante herbacée vivace de la famille des Amaryllidacées. C’est une plante à bulbe, sub-spontanée dans le midi et largement utilisée en ornementation pour sa couleur jaune vive. Ses pétales en forme de trompette et son odeur en font une plante appréciée de beaucoup de jardins.

Image de la plante
Espèces concernées
Chiens et chats sont concernés par l’intoxication par la jonquille.
Circonstances de l'intoxication
Elle fait suite au mâchonnement et/ou à l’ingestion d’une quelconque partie de la plante, le bulbe étant particulièrement toxique (de ce fait les bulbes entreposés pendant l’hiver peuvent être source de toxicité).
Toxicité
La DL est de 15 grammes de bulbe sec chez le chien.
Mécanisme de toxicité
La plante contient des alcaloïdes (lycorine et galanthamine), de la saponine, des saponosides et des cristaux d’oxalate, principalement dans leur bulbe. Ces composants vont irriter la muqueuse gastrique, provoquant les troubles digestifs. Ces composés ont également des effets cholinergiques et alpha adrénergiques, expliquant les signes cardiaques et nerveux.
Symptomatologie
Signes généraux :
  • hypothermie
  • déshydratation
Signes digestifs :
  • nausées
  • hypersalivation
  • vomissements
  • diarrhée
Signes cardiaques :
  • bradycardie
  • hypotension
Signes nerveux :
  • fasciculations
  • paralysie
  • convulsions
  • coma
Lésions
On retrouvera des ecchymoses sur l’estomac, l’intestin, les plèvres et le myocarde. On aura également une dégénérescence hépatique.
Diagnostic
Il fera suite à l’observation de l’ingestion par le propriétaire ou suite à l’observation d’une partie de la plante dans les vomissements de l’animal. Sinon l’intoxication par la jonquille doit faire parti du diagnostique différentiel en cas d’apparition soudaine de troubles digestifs auxquels s’ajoutent les troubles cardiaques et nerveux.
Pronostic
Il est généralement favorable.
Traitement
Aucun antidote spécifique n’existe à ce jour, le traitement sera donc essentiellement éliminatoire et symptomatique.
Traitement éliminatoire :
  • faire vomir l’animal en cas d’ingestion récente s’il ne vomit pas de lui-même
  • pratiquer un lavage gastrique en cas d’ingestion plus ancienne
  • administrer du charbon végétal activé
  • placer l’animal sous fluidothérapie
Traitement symptomatique :
  • administrer un pansement digestif
  • utiliser un analeptique cardio-respiratoire en cas de troubles cardiaques
  • corticothérapie et antibiothérapie sont conseillées
Bibliographie
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