Toxicologie des animaux de compagnie
La roténone
Présentation
C’est un insecticide naturel extrait de différentes plantes (Derris sp., Lonchocarpus sp., Cube sp., Tephrosia sp.). Elle a un usage limité aux particuliers et à l’agriculture biologique.
Elle est également utilisée pour lutter contre les ectoparasites chez les animaux de compagnie.
Espèces concernées
Les poissons sont particulièrement sensibles à la roténone. Le chat est également une espèce fréquemment intoxiquée à la roténone.
Circonstances de l'intoxication
Il s’agit essentiellement de la contamination de l’eau, entraînant une mortalité élevée chez les poissons.
Chez les mammifères, il peut y avoir ingestion directe de produit phytosanitaire ou de produit insecticide. L’absorption est facilitée par la présence de lipides.
Toxicité
La roténone est très toxique pour les poissons, peu toxique pour les mammifères. Il existe cependant une neurotoxicité chronique potentielle.
  • DL50 orale chez le rat : 132 mg/kg
  • DT orale chez le chien : 50 mg/kg
  • DT orale chez le poulet : 1000 mg/kg
  • CL50 (96 heures) chez les poissons : 0,01 mg/L
Symptomatologie
Les premiers signes apparaissent en quelques minutes à quelques heures après exposition. Ils sont proches de ceux observés lors d’intoxication aux pyréthrinoïdes :
  • hypersalivation
  • vomissements possibles chez le chat et le chien
  • coliques
  • hyperexcitabilité
  • trémulations musculaires voire convulsions
  • ataxie
  • dépression respiratoire
La mort est possible par asphyxie. L’évolution se fait sur 24 à 48 heures au maximum.
Lésions
Elles sont non spécifiques.
Diagnostic
Il est essentiellement étiologique, la différence étant à faire avec une intoxication aux organochlorés ou aux pyréthrinoïdes.
La dégradation du produit étant rapide, on ne peut le rechercher dans l’organisme.
Traitement
Traitement éliminatoire :
  • vomitifs dans les 2 heures suivant l’ingestion
  • charbon végétal activé
  • diurétiques, type furosémide
Traitement symptomatique :
  • analeptiques cardiorespiratoires (doxapram, Dopram®)
  • tranquillisants au besoin (diazépam, médétomidine)
Bibliographie
Lorgue, G, Lechenet, J et Rivière, A. 1996. Clinical veterinary toxicology. Oxford : Blackwell Science, 1996. p.210.