Le jequirity (Abrus precatorius) est un arbuste grimpant de la famille des Fabacées. Elle est également appelée pois rouge en raison de ses fruits, des gousses renfermant 3 à 7 graines d’un rouge écarlate avec une tache noire près du hile. La plante est originaire d'Indonésie mais on la trouve maintenant en Nouvelle-Calédonie, à Madagascar, à l'île Maurice, à l' ile de la Réunion , à Hawaï, en Amérique du Sud, au Suriname, en Floride et aussi aux Antilles. Les graines sont utilisées pour la fabrication de divers colliers et bracelets, qui seront la principale source d’intoxication pour nos animaux domestiques. Elles sont également utilisées dans le kayamb, un instrument de musique de la Réunion. Dans certaines régions, elles sont également consommées après cuisson (ce qui inactive la toxine).

Image de la plante

Le chien et le chat sont susceptibles d’être intoxiqués par le jequirity.

Elle fait suite à l’ingestion de graines.

La DL est très faible pour cette plante puisque l’ingestion d’une seule graine peut être fatale pour un chien d’une vingtaine de kilogrammes.

La graine du jequirity contient de l’abrine, une toxalbumine à action nécrosante et hémagglutinante. Il est à noter que les sucs digestifs de nos carnivores domestiques ne permettent pas de dégrader cette molécule.

Les premiers signes cliniques peuvent apparaitre jusqu’à plusieurs heures après ingestion.

• vomissements
• diarrhée
• coliques
• nausées

• mydriase
• ataxie
• coma
• faiblesse musculaire
• convulsions
• nystagmus

• hémorragies
• tachycardie
• hypotension

A l’autopsie, on retrouvera des lésions de gastro-entérite aiguë, des hémorragies intestinales, rétiniennes et rénales ainsi qu’une nécrose hépatique et rénale.

Il repose essentiellement sur l’anamnèse et les possibilités toxiques dans l’environnement de l’animal en cas d’apparition subite des symptômes décrits ci-dessus. On pourra éventuellement observer les graines dans les vomissements de l’animal.

Il est très sombre.

Il n’existe aucun antidote spécifique, le traitement sera donc essentiellement éliminatoire et symptomatique.

• faire vomir l’animal en cas d’ingestion récente et s’il ne vomit pas de lui même
• on pourra pratiquer un lavage gastrique en cas d’ingestion plus ancienne
• administrer du charbon végétal activé
• placer l’animal sous fluidothérapie

• administrer des anti-vomitifs si les vomissements persistent au-delà de leur effet thérapeutique
• administrer un pansement gastro-intestinal
• administrer du valium en cas de convulsions
• surveiller l’hémostase