Toxicologie des animaux de compagnie
Le houx
Présentation

Le houx (Ilex aquifolium) appartient à la famille des Aquifoliacées. Il se présente sous forme d’arbuste ou d’arbre de 8 à 10 mètres de haut, parfois plus, et chaque arbre est unisexué. C’est une plante commune en France, c’est d’ailleurs la plante la plus représentée pour illustrer les fêtes de fin d’année. Persistant, résistant, il supporte froid, embruns et pollution. Cet arbre rustique dépasse régulièrement les 200 ans et est bien connu de la population avec ses feuilles vert foncé piquantes et ses baies rouges. La toxicité de la plante est également connue car les baies sont également toxiques chez l’homme (20 à 30 baies peuvent entrainer la mort chez l’enfant). Le houx est actuellement utilisé pour décorer les maisons au moment des fêtes de fin d’année, c’est d’ailleurs à ce moment-là que le vétérinaire pourra observer une recrudescence des cas d’intoxication.

Image de la plante
Espèces concernées
Le chien est principalement concerné par l’intoxication par le houx, le chat dans une moindre mesure. Il est à noter également que le cheval est concerné, par la consommation de rameaux.
Circonstances de l'intoxication
Elle fait suite à l’ingestion de baies l’animal, les feuilles étant peu consommées à cause de leur saveur amère et de leur caractère piquant.
Toxicité
Les doses toxiques sont peu précises. Une vingtaine de baies pourraient tuer un chien de grande taille, mais les premiers symptômes peuvent apparaître après l’ingestion de deux baies seulement. Les feuilles renferment de l’ilicine, de l’ilixanthine et des tanins tandis que dans les baies se trouvent des substances émétiques et purgatives non-identifiées. La toxicité semble n’apparaître qu’après ingestion de baies et les premiers signes cliniques interviennent après quelques heures.
Symptomatologie
Signes digestifs :
  • nausées
  • vomissements
  • diarrhée violente
  • douleurs abdominales
Signes neurologiques (si les quantités ingérées sont importantes) :
  • somnolence
  • abattement
  • ataxie
  • convulsions
  • torpeur
  • coma
Autres signes :
  • déshydratation
Lésions
On retrouvera des lésions non spécifiques de gastro-entérite.
Diagnostic
Il fera suite à l’observation directe de l’ingestion par le propriétaire ou aux baies retrouvées dans les vomissements de l’animal.
Pronostic
Il dépend de la dose ingérée et de l’apparition ou non des signes nerveux. Il va de réservé à sombre.
Traitement
Aucun antidote n’existe à ce jour, le traitement est donc éliminatoire et symptomatique.
Traitement éliminatoire :
  • faire vomir l’animal si l’ingestion est récente et s’il ne vomit pas de lui-même
  • pratiquer un lavage gastrique en cas d’ingestion importante
  • administrer un adsorbant (comme le charbon végétal activé)
Traitement symptomatique :
  • si besoin administrer un anti-vomitif
  • pansements digestifs
  • placer l’animal sous fluidothérapie (corrige les déséquilibres hydroéléctriques)
Bibliographie
Lorgue, G, Lechenet, J et Rivière, A. 1987. Précis de toxicologie clinique vétérinaire. Maisons-Alfort : Editions du Point Vétérinaier. 1987, Vol. , , pp. 208.
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Plumlee, KH. 2002. Plant hazards. Vet Clin North Am Small Anim Pract. 2002, Vol. 32, 2, pp. 383-395.
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