Toxicologie des animaux de compagnie
La chélidoine
Présentation

La chélidoine (Chelidonium majus L.) est une plante de la famille des Papavéracées, également appelée « herbe aux verrues » car son latex jaune-orange (qui brunit à l’air) les éliminerait. La plante mesure 30 à 50 centimètres de haut et pousse habituellement en bordure de chemin, le long des murs ou à l’orée des bois. La tige de cette plante est poilue et les fleurs réunies en grappes sont de couleur jaune.

Image de la plante
Espèces concernées
Le chien est surtout concerné par l’intoxication à la chélidoine.
Circonstances de l'intoxication
Elle fait suite à l’ingestion d’une quelconque partie de la plante (surtout les feuilles), ce qui reste rare au vu de l’odeur désagréable de la plante.
Toxicité
Chez le chien, la DL orale serait de 60 à 90 g de suc de feuilles. La plante renferme différents alcaloïdes isoquinoléiques tels que la chélidonine, l’oxychelidonine, la sanguinarine, la chélerythrine, la berberine et la coptisine. La toxicité de la plante est conservée après dessiccation. Les mécanismes précis de toxicité sont encore inconnus de nos jours.
Symptomatologie
En cas d’ingestion :
Signes digestifs :
  • vomissements
  • diarrhée souvent hémorragique
  • douleurs abdominales
Signes neurologiques :
  • somnolence
  • troubles locomoteurs
  • convulsions
La mort est possible
En cas de contact du latex avec la peau :
Signes cutané :
  • érythème
Lésions
Les lésions retrouvées seront des lésions non spécifiques de gastro-entérite aiguë ou suraiguë.
Diagnostic
Il fera suite à l’observation de l’ingestion de la plante ou suite à l’observation d’une partie de la plante dans les vomissements de l’animal. Sans cela, l’intoxication par la chélidoine fera parti du diagnostic différentiel en cas de troubles digestifs et neurologiques d’apparition rapide avec possibilité d’ingestion de la plante.
Pronostic
Il est généralement bon.
Traitement
Aucun antidote n’existe à ce jour, le traitement sera donc essentiellement éliminatoire et symptomatique.
Traitement éliminatoire :
  • faire vomir l’animal (s’il ne vomit pas de lui-même) en cas d’ingestion récente
  • pratiquer un lavage gastrique en cas d’ingestion massive (peu probable)
  • administrer du charbon végétal activé
  • placer l’animal sous fluidothérapie pour 24h à 48h
Traitement symptomatique :
  • utiliser des analeptiques cardiorespiratoires (tel que le doxapram)
  • administrer un pansement gastro-intestinal
  • corticothérapie et antibiothérapie sont également préconisées
Bibliographie
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Lorgue, G, Lechenet, J et Rivière, A. 1987. Précis de toxicologie clinique vétérinaire. Maisons-Alfort : Editions du Point Vétérinaier. 1987, Vol. , , pp. 208.