Toxicologie des animaux de compagnie
Les hydrocarbures
Les premiers signes peuvent apparaître immédiatement ou jusqu’à quelques heures après la mise en contact avec l’hydrocarbure.
Les organes atteint correspondent à la voie de pénétration (peau, tube digestif, poumon) et à des organes cibles : le système nerveux central car les hydrocarbures sont lipophiles, le foie qui métabolise les hydrocarbures - on note souvent une hépatomégalie durable suite à une forte contamination aux hydrocarbures -, les reins avec un risque d’insuffisance rénale suite à l’inflammation due au toxique et à la déshydratation de l’animal. On a alors une insuffisance rénale pré-rénale du fait de l’hypoperfusion rénale.
Les symptômes sont très variables, allant de cas bénins (taches de goudrons sur le poil) à des cas très graves avec les hydrocarbures très volatils. Dans ce cas, les intoxications sont longues et graves car tous les organes sont atteints. Les symptômes dépendent donc du type d’hydrocarbure (volatil ou non) et de la quantité reçue par l’animal.
Signes cutanés :
  • érythème dû aux produits irritants, suintement, prurit
  • douleur locale parfois très importante qui peut apparaître dans les minutes qui suivent l’application
  • brûlure chimique avec surinfection possible
  • crevasses, kératose, « peau cartonnée »
  • dépilation qui apparaît dans les 3 à 4 semaines qui suivent (chat tombé dans le mazout par exemple) fréquente mais réversible
Signes digestifs :
  • irritation digestive avec salivation, stomatite, vomissements et parfois diarrhée en cas d’ingestion massive
  • anorexie, dysphagie du fait de l’œsophagite possible avec risque de sténose secondaire
  • coliques
  • ulcères digestifs possibles
  • hépatomégalie sans gravité durant quelques mois souvent asymptomatique
Signes respiratoires :
  • irritation des voies aériennes avec altération du surfactant et inflammation des poumons
  • œdème pulmonaire aigu lésionnel qui apparaît en quelques heures à quelques jours
  • cyanose
  • râles bronchiques et bronchospasme
  • perte de capacité respiratoire par fibrose du parenchyme atteint
Signes rénaux :
  • insuffisance rénale pré-rénale suite à la déshydratation
  • néphrite en quelques jours du fait de l’élimination du toxique
Signes neurologiques :
  • agitation, parfois convulsions aggravées par l’hypoxie lors d’atteinte pulmonaire
  • ataxie
  • trémulations musculaires
  • prostration plus ou moins sévère
  • coma ou état de choc dû au passage des hydrocarbures dans le système nerveux central et à la douleur
Autres signes :
  • signes oculaires du fait de l’irritation avec épiphora, conjonctivite, kératite
  • odeur prononcée de l’urine, des fèces et de l’haleine en cas d’ingestion
  • hyperthermie d’origine centrale dans les 24 premières heures, d’origine infectieuse au-delà de 48 heures