La crimidine est un rodenticide convulsivant utilisé comme souricide (Castrix®).

Le chien et le chat sont le plus souvent exposés aux intoxications à la crimidine.

Il s’agit la plupart du temps de l’ingestion accidentelle d’appâts sur céréales titrant à 0,1% (Castrix®), de coloration souvent rose, bien que ce détail ne soit en aucun cas un signe distinctif du toxique utilisé.
On peut également rencontrer des cas d’ingestion d’appâts disposés par malveillance, bien que ce soit relativement rare.

La crimidine serait un antagoniste de la vitamine B6. Les DL50 orales sont variables en fonction des espèces :

• chien : 0,5-1 mg/kg
• chat : 4-5 mg/kg
• souris, rat : 1,25 mg/kg
• lapin, lièvre : 5 mg/kg
• cobaye : 2,6 mg/kg
• volaille : 10-20 mg/kg

Les premiers signes apparaissent en 30 minutes à 3 heures post-ingestion :

• agitation, inquiétude
• agressivité
• aboiements, hurlements
• animal indifférent à son environnement

• crises tono-cloniques avec phases de prostration intense de durée plus courte
• emprostothonos inconstant
• faciès douloureux et crispé (trismus), ouverture de la gueule ; l’animal souffre intensément
• perte de vigilance rapide

• hypersalivation
• hyperthermie secondaire et acidose
• mort rapide par asphyxie due à la contraction des muscles respiratoires

A l’autopsie, les lésions sont non spécifiques : on retrouve essentiellement une congestion généralisée.

Le diagnostic clinique n’est pas évident : l’intoxication à la crimidine est souvent confondue avec l’effet d’autres convulsivants.
La recherche de crimidine en laboratoire peut se faire sur le vomitat, le contenu gastrique, l’humeur aqueuse ou les urines.

Il est très réservé à réservé.

• faire vomir si l’ingestion est récente et que l’animal ne présente pas encore de signes neurologiques :
• vomitifs centraux classiques
• vomitifs périphériques à proposer aux propriétaires (eau oxygénée)
• lavage gastrique pour les animaux dans le coma
• limiter l’absorption du toxique en administrant du charbon végétal activé chez l’animal conscient ou intubé. Les pansements gastriques sont moins efficaces.

• limiter les convulsions pour éviter l’hyperthermie, l’acidose et les difficultés respiratoires :
• diazépam (Valium®) 1-2 mg/kg IV ou IR pour les carnivores, 0,1-0,2 mg/kg IV ou IR chez le cheval ; à renouveler toutes les 2 à 3 heures dans les deux cas
• si le diazépam est inefficace, pentobarbital 30 mg/kg IV lente toutes les 6 à 8 heures en diminuant les posologies lors de réadministration du fait du stockage tissulaire de la molécule
• thiopental (Nesdonal®), xylazine (Rompun®), médétomidine (Domitor®) ou détomidine (Domosedan®) aux doses anesthésiques
• placer l’animal au calme
• analeptiques cardiovasculaires (doxapram, Dopram®) pour combattre la dépression respiratoire due à l’utilisation des barbituriques et à l’intoxication
• atropine 0,05 mg/kg si la salivation est importante

• vitamine B6 20-25 mg/kg IV
• la seule forme galénique possible est le Bécilan®, spécialité humaine présentée sous forme d’ampoule de 5 mL contenant 250 mg de vitamine B6, soit 5 mL pour 10 kg
• les mélanges de vitamines contenant de la vitamine B6 sont à éviter

La crimidine peut être recherchée en laboratoire sur des échantillons de contenu gastrique, de vomitat, d’urine, d’humeur aqueuse ou encore dans des appâts suspects.