Toxicologie des animaux de compagnie
Le cholécalciférol
Traitement éliminatoire :
  • les vomitifs sont très utiles s’ils sont administrés dans les 2 heures suivant l’ingestion
  • administrer du charbon végétal activé puis de la paraffine 2 heures après
Traitement symptomatique :
  • fluidothérapie (NaCl 0,9% isotonique en priorité) : efficace si la calcémie est inférieure à 150 mg/L. Elle corrige la déshydratation et limite l’hémoconcentration qui augmente la calcémie par expansion volumique. Elle augmente également la filtration glomérulaire et la fuite calcique (compétition entre le sodium et le calcium chez l’animal intoxiqué).
  • furosémide (Dimazon®, Furozenol®) 2-5 mg/kg toutes les 8 à 12 heures ; cela peut accroître les dépôts rénaux, mais on augmente ainsi la perte de calcium.
  • corticoïdes : prednisone ou méthylprednisolone (Solumedrol® à action rapide, pas de forme retard) 1-2 mg/kg toutes les 12 heures. Ils augmentent l’élimination calcique tout en limitant la résorption osseuse et l’absorption intestinale.
  • bicarbonates : 1-4 mEq/kg (à adapter selon l’ionogramme). Ils corrigent l’acidose et diminuent la concentration en calcium ionisé et en calcium total.
  • antibiothérapie de couverture, pansements digestifs… en cas de besoin
  • diminuer l’apport calcique alimentaire en utilisant des aliments diététiques spéciaux et surtout, pour les chiots en croissance, donner un aliment pour chien adulte moins riche en calcium.
  • lorsque la calcémie est revenue à la normale : poursuivre le furosémide (2-4 mg/kg BID les 12 heures pendant 4 semaines) et les corticoïdes (2 mg/kg BID pendant 4 semaines).
Intérêt limité :
  • inutile de laisser l’animal à l’obscurité pour diminuer la synthèse de vitamine D3 qui est très faible
  • inutile d’administrer per os de l’hydroxyde d’aluminium pour chélater le calcium présent dans l’alimentation mais l’utiliser lors de troubles digestifs
Traitement spécifique :
  • La calcitonine permet de diminuer l’activité des ostéoclastes, et donc d’éviter la décalcification osseuse. Elle est chère et son efficacité est imprévisible du fait de la présence massive du cholécalciférol. Elle est d’autant plus efficace que l’animal est jeune, car il est plus sensible, et que la calcémie est élevée au moment de l’administration. Sa demi-vie est courte, il ne faut l’utiliser que si le reste du traitement a échoué.
  • posologie : 4-6 UI/kg SC toutes les 8 à 12 heures
  • utiliser de préférence la calcitonine de saumon à celle de porc
  • elle diminue la calcémie avec un maximum d’efficacité à 90 minutes après injection et un retour à la normale en 3 heures.
  • des effets indésirables sont décrits chez l’homme (nausées, rougeur de la face, douleurs abdominales, abattement), mais ils sont peu graves en comparaison des conséquences de l’intoxication au cholécalciférol.
  • Il a été montré que l’administration par voie intraveineuse de pamidronate (Ostépam®), à la dose de 2 mg/kg dans une solution de NaCl à 0,9% un jour puis quatre jours après l’exposition au cholécalciférol permettait de corriger l’hypercalcémie.
Contre-indications :
  • ne pas utiliser d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens qui présentent une toxicité rénale.