Toxicologie des animaux de compagnie
Le baryum - La baryte
Présentation
Le baryum est un élément chimique de symbole Ba et de numéro atomique 56.
Il est utilisé pur pour le piégeage des gaz résiduels dans les tubes cathodiques.
De faibles quantités de sels de cet élément (acétate, carbonate, chlorate, chlorure, hydroxyde, nitrate, oxyde, perchlorate, peroxyde, polysulfure, sulfate ou sulfure) sont utilisées dans de nombreuses fabrications, entre autres :
  • du papier photographique,
  • du verre,
  • de peinture,
  • de lubrifiant résistant à haute température,
  • des céramiques, émaux et porcelaines et leurs vernis et glaçures,
  • en pyrotechnie (donne la couleur verte),
  • comme opacifiant en radiologie. Dans cette dernière indication, vu la forte toxicité à l'état dissous, on utilise le sulfate, insoluble même dans le milieu acide de l'estomac.
Espèces concernées
Toutes les espèces domestiques sont susceptibles d’être exposées au baryum lors de la réalisation de radiographie.
Circonstances de l'intoxication
Une fausse route est possible lors de l’administration du produit pour un transit baryté, les poumons sont alors atteints. S’il existe une perforation intestinale, il peut y avoir passage dans la cavité abdominale.
Toxicité
Le baryum est un bronchoconstricteur.
Symptomatologie
Les symptômes décrits sont différents selon la voie d’intoxication.
En cas de fausse route, ils sont dépendants de la dose inhalée et d’apparition rapide :
  • toux
  • dyspnée aiguë
  • hypoxie due à un arrêt des échanges gazeux alvéolaires par collapsus alvéolaire
  • pneumonie aiguë
  • anorexie
  • prostration
  • cyanose
  • mort fréquente et rapide
Lors de passage dans la cavité abdominale, les symptômes décrits chez l’homme sont :
  • douleurs abdominales
  • vomissements
  • diarrhée
  • fasciculations
  • myoclonies
  • convulsions
  • parésie
  • troubles cardiaques du fait de l’effet vasoconstricteur
  • hypokaliémie constante et sévère
Traitement
Dans le cas d’une inhalation forte, le traitement symptomatique, consistant en l’administration de corticoïdes à action rapide et une antibiothérapie de couverture, est illusoire. La partie des poumons atteinte dépend de la position du chien pendant et après la fausse route ; on peut selon le cas envisager une bronchoscopie pour aspirer le produit et la récupération est possible en quelques jours. Si l’animal survit, du fait du caractère inerte du produit, ce dernier peut persister pendant plusieurs années dans les voies respiratoires, alors visible à la radiographie.
Lors de passage dans la cavité abdominale, le traitement proposé chez l’homme consiste en l’administration per os de 5 à 10 grammes de sulfate de magnésium qui précipite le baryum en sulfate insoluble avant la réalisation d’un lavage de la cavité abdominale. L’évacuation est contrôlée par radiographie. On applique un traitement symptomatique des autres signes observés.